Lundi 2, Balaruc
Ce carnet est le lieu de ma médiocrité. Il exprime mes errements. Mes malaises. Mes flottements, et peut-être eux plus que toute autre chose, parce que quand je suis plongé dans la création, donc dans une forme d’extase, j’écris peu ici, sauf quand je voyage.
Mercredi 4, Balaruc
J’ai vécu mes années jeu de rôle durant la décennie 1980, puis j’ai affronté la solitude de l’apprenti écrivain, à Paris, avant de plonger dans le Net, puis de vivre entre 2005 et 2015 une décennie très numérique, très interactive. Aujourd’hui, alors que j’approche dangereusement des 55 ans, je suis à nouveau en transition, et d’une certaine façon seul, après avoir fréquenté ces deux églises qu’auront été pour moi la communauté des joueurs et celle des blogueurs. Le propre de cet état : ne pas savoir ce qui lui succédera.
Samedi 7, Balaruc
Ne pas écrire, c’est ne pas vivre. Bon, ça, c’est la théorie. Je bricole, remets la maison en état pour nos échangistes américains.
Dimanche 8, Balaruc
Incapable de me projeter vers l’avenir. Impression que je n’écrirai plus jamais, et je ferais mieux de me taire plutôt que de remplir des pages pour me prouver que j’existe.
Je déteste l’imposture. Les pilleurs d’idées, de contenus. Je lisais un blogueur il y a quelques jours qui disait mot pour mot ce que je venais de lire dans un livre. Il ne pouvait s’agir d’un hasard (j’avais une bonne raison de le penser). Pourquoi ne pas citer ? C’est alors que l’écriture n’est plus qu’un moyen d’attirer l’attention sur soi (un prétexte en quelque sorte).
Je ne photographie pas plus que je n’écris. Les préparatifs de notre année à Miami et les dernières incertitudes ont balayé ma sensibilité. Je vire de mon bureau tout l’inutile. Poubelle pour ma collection de NewScientist, mes magazines d’architecture et de décoration, mes Magazine Littéraire du temps où je me rêvais écrivain. Poubelle. C’est un peu comme si j’étais mort, comme si un autre faisait le vide après mon départ… pas tout à fait, je garde mes livres, mes jeux, mes manuscrits, mes scénarios de jeu de rôle…
Mercredi 11, Balaruc
Hier soir, une idée vague me vient pendant que les gens hurlent sous prétexte que nos footballeurs ont gagné leur place en finale le la coupe du monde. J’ai bien regardé le match avec les enfants, un match sans grand attrait. Moi aussi j’ai crié, je me suis pris au jeu comme beaucoup d’autres, mais faire du vacarme dans les rues pendant des heures… une manifestation de joie plutôt flippante, comme l’avaient étaient les manifestations monstres après les attentats de 2015, sentiment que la foule a besoin de se former de temps à autre pour communier, comme si elle ne le faisait pas assez en temps ordinaire, comme s’il lui manquait un sens qu’elle cherche éperdument, quitte à ce que ce soit pour le foot, et mieux vaut ça que pour la guerre, mais ce pourrait être pour des causes plus… disons plus profondes… non, cette profondeur ne convient pas à la foule, il lui faut des universaux simples, partageables en quelques cris.
Donc j’ai eu une idée, en frontière de ce déferlement, une idée bête, dans la veine autobiographique, raconter sur le mode romanesque mes années blogs, comment nous avons cru pouvoir changer le monde et comment notre utopie s’est terminée par l’élection de Jupiter en 2017. Comment nous sommes passés de l’utopie à son contraire, les plus téméraires d’entre nous se réfugiant en marge du monde des autres pour y vivre leurs rêves.
Jeudi 12, Balaruc
Neuf heures et Isa est à l’ambassade des États-Unis à Paris pour son visa et ceux des enfants. Il suffirait qu’il nous soit refusé pour une raison quelconque, et contre laquelle nous ne pourrons pas faire appel, pour que des mois de préparatifs s’envolent en fumée. Après cet entretien, il faudra encore attendre une semaine, avant que les passeports reviennent, estampillés ou pas. Et puis ce sera à moi d’aller à Paris, de passer l’entretien. Les frontières du monde se ferment peu à peu. Nous ne construisons rien de bon à l’échelle globale. Nous laissons circuler nos merdes, pas nos esprits, encore moins nos corps, sauf pour des voyages brefs synonymes de dépenses touristiques.
J’ai un ami très malade, un cancer en théorie incurable, et qui fait le tour du monde des guérisseurs, qui essaie tout, la médecine contemporaine et les prières. Pourquoi pas après tout ? Prendre ce qui est bon dans la raison et ne pas négliger la puissance des placebos, ou des forces potentiellement inconnues, forces auxquelles je ne crois pas, ce qui est un tors dans des circonstances où le moindre réconfort est appréciable. Reste que je trouve ça bizarre de consulter des guérisseurs. Il faut tout de même y croire un peu.
Vendredi 13, TGV pour Autun
J’ai accepté une invitation, la dernière avant le départ aux US. Je monte dans le train sans enthousiasme, sans désir, sans attente et presque avec angoisse, tant j’ai peur d’être encore plus désagréable que d’habitude pour tout le monde. Je n’ai même pas une grande théorie à défendre, pas de combat pour lequel me dresser, je suis dans le vide d’une vie non créative, passant mes journées à réparer les mille trucs de la maison que le temps n’a pas voulu épargner.
Je me sens pris en otage par Apple. Ils renouvellent leur gamme, mais ne semblent pas avoir réellement amélioré leur clavier. C’est comme si j’étais obligé de rouler avec un vélo, et que, au moment d’en changer, à un prix trop élevé, je n’avais toujours pas le choix, tout ça parce que j’utilise ce maudit Ulysses, qui lui aussi me prend en otage, me poussant à rester attaché à un système. Voilà que je m’en prends à mon stylo, que je l’accuse de ne plus avoir d’idée, alors que des faits sans rapport causent mon inappétence créative. L’âge peut-être, cette barrière des 55 ans. Et puis de quoi je me pleins, j’ai deux romans qui sortent l’année prochaine. Tout cela ne suffit pas. Durant des années, j’ai publié tous les jours. C’était jouissif, cette jouissance me manque.
J’ai souvent dit qu’internet était un territoire, que sur ce territoire les réseaux sociaux populaires étaient des boîtes de nuit à la mode. Il ne s’agissait pas d’une métaphore, mais bien d’un déplacement de la vie sociale. Aujourd’hui, j’ai envie de sortir ailleurs, de voyager ailleurs, ce n’est pas plus compliqué que ça. J’ai besoin de déménager, non pas comme nous qui en famille partons un an en Floride pour que les enfants y apprennent l’anglais, et même peut-être l’espagnol, mais sans but, pour changer d’air, pour vivre autre chose, une chose malheureusement dont j’ignore encore tout, et qui peut-être n’existe pas parce que le seul lieu qui existe en ce monde, c’est moi-même, et que c’est en moi-même que je dois chercher le bonheur, ou plus sûrement dans ma relation aux autres, et donc pour l’avenir préférer les projets qui impliquent des interactions à ceux qui me plongeraient dans la solitude.
Trois pentes en perspectives.
1/ Un nouveau livre sur l’hygiène, qui impliquera des rencontres, donc en phase avec ce que je viens de dire. Reste que ce projet doit être littéraire, c’est ma contrainte, et que je n’ai pas encore la moindre idée de comment y parvenir. Être journaliste ne me contente pas.
2/ Un roman historique sur notre utopie internet. Un travail nécessaire comme d’autres ont raconté mai 1968, d’autant plus nécessaire que notre utopie a été peu partagée, peu médiatisée, avalée par les bulles à répétitions et le business. Ce serait l’occasion de revoir beaucoup de gens et de recueillir des témoignages.
3 / Un grand roman de SF. Parce que j’aime toujours autant la SF, parce que finalement depuis toujours j’y prends un grand plaisir en tant que lecteur. Je reste néanmoins avec One Minute sur les bras, personne n’en a voulu (et j’attache malgré tout de l’importance à ce que les gens veulent). Difficile de me motiver pour un genre qui refuse la littérature, qui demande aux auteurs de se plier à des modèles, qui prétend que des textes médiocres sont des chefs-d’œuvre. Et puis, aucune envie d’écrire un livre qui déborde de poussière avant même d’être achevé. La seule SF qui traverse le temps n’est pas technologique. Dune, par exemple. Problème, la techno m’intéresse, la science aussi. Inventer un monde, lui trouver une cohérence, voilà qui serait immersif, au risque justement de me déconnecter plus que jamais du monde.
« X, Y, Z, U, K… Je les ai tous connus. Ils ont voulu changer le monde et moi avec eux. Notre utopie s’est terminée par le vote du Brexit en Angleterre, par l’élection de Trump aux États-Unis, par celle de Macron en France, par la victoire des extrêmes en Italie… Nous aurions pu réussir, nous avons été près du but sans que personne ne s’en aperçoive. Je vais raconter nos enthousiasmes pour que peut-être une nouvelle génération s’empare de nos idées, les renouvelle, les concrétise. »
Vendredi 13, Autun
Je parle de ma déconnexion de 2011. Je parle d’internet comme territoire. On me demande ce que je fais désormais. Je cartographie mes sorties VTT. Toujours sur un territoire, mais celui de mes garrigues. Et je me suis vu un jour parler de cette nouvelle forme de tissage, écrire un récit sur l’art du GPS et de la littérature, un grand livre de littérature technologique, un livre d’exploration physique, ou quand la techno nous permet de découvrir le moindre chemin autour de chez nous, alors l’espace tout proche se démultiplie, et avec lui les émotions.
Au café, avec un photographe dont j’ai oublié le nom. Je parle de la barque de mon père qui pourrit dans mon jardin. Personne n’en veut. J’évoque l’idée de la détruire à coups de masse. « Casser la barque », me dit le photographe. Oui, peut-être ainsi finir par digérer mon père.
Samedi 14, Autun
Je m’en vais courir dans la forêt au-dessus de la ville, dont la cathédrale émerge de la végétation. Je grimpe au plus haut, puis pars au hasard dans de beaux chemins balisés pour le VTT. Pas de téléphone, pas de carte, je me laisse porter avant de bifurquer au jugé et de regagner la ville au bout d’une heure. Dans le jardin de l’hôtel, je retrouve Andreina, mon hôte, nous parlons. Bientôt un client me demande de parler moins fort. Mes propos le dérangent. Je lui réponds que ses pensées sublimes m’importunent. Andreina me demande de laisser tomber. L’homme replonge sur son portable, pendant que sa femme, le nez sur le sien, ne bronche pas. Voilà dans quel monde de cons nous vivons. Un type m’empêche de parler haut parce que je dérange sa méditation téléphonique.
Autun, ville ancienne, à l’aspect ancien, impression délectable d’être au XIXe ou dans un roman de Simenon. Des panneaux à vendre à toutes les fenêtres. La population serait passée de 25 000 habitants à 15 000 en une décennie. Un drame : au contraire, le charme de cette dépopulation est certain, la ville respire sur un rythme unique en notre temps. Je visite le musée Rolin. Avec ses mille ans d’âge, l’Ève à la belle poitrine me fait de l’œil. Puis nous parlons encore, déjeunons, prenons le bus jusqu’au mont Beuvray où se prolonge le festival. Je ne me sens pas très bien dans cette espèce de pelouse arrachée d’un parc parisien. Retour avant la nuit, dans la ville où à 21 heures il est déjà difficile de se faire servir à manger.
Dimanche 15, Autun
Après une nouvelle course en forêt, je traîne sous les tilleuls du Champ-de-Mars, la place centrale. Les festivaliers passent avec leur petit bracelet distinctif. Je ne me sens aucun point commun avec eux. Il règne ici le même m’as-tu-vu que sur les réseaux sociaux. Une volonté affichée par chacun d’être au-dessus, de ne pas se mêler. J’ai traversé la ville en tentant d’attraper un regard, d’échanger un sourire. Je n’ai pas réussi, les têtes se détournent de loin. Surout que personne ne brise notre entre soi.
Hier, au sommet du mon Breuvray, j’étais allongé dans l’herbe avec Andreina, un de ses amis et mon copain Hubert, nous regardions une gamine tenter de faire la roue pendant que sa mère la photographiait. Soudain, Andreina s’est levée, s’est dirigée vers la femme. « Isabelle, toi, c’est incroyable. » Et moi, de reconnaître une vieille connaissance, avec qui nous partagions tous les deux un ami très proche, mort malheureusement. Nous nous embrassons, échangeons quelques souvenirs, puis tout un aréopage se rassemble autour d’elle, des gens d’un autre monde, tous travaillant pour le même célèbre éditeur, entre eux et moi aucune possibilité de communication. Déjà ils se lèvent, s’en vont manger, sans rien nous dire, ma connaissance avec eux. Rien, pas un au revoir. Cette impolitesse plus que cette superficialité m’a noué la gorge. Je ne pouvais pas rester une seconde de plus au sommet du mont Breuvray où s’était rassemblée cette bande de monstres à forme vaguement humanoïde.
Dans la semaine, j’ai cherché à rétablir le contact avec un vieil ami qui, quand nous étions jeunes, a illustré L’affaire Deluze. Pas de trace de lui sur les réseaux sociaux (je n’en suis pas surpris, il n’a donc pas changé). Rien de plus ailleurs sur le Net. Je finis par voir son nom apparaître par un faire-part de décès publié dans La dépêche du Midi. Cet ami, si c’était lui, a perdu sa fille, âgée de vingt ans, quelques années plus tôt. Rien d’autre. Dans le faire-part, il apparaît aussi le nom de la maman de la jeune femme. Qui ne portait plus le nom de mon ami. Je l’ai cherchée, elle. Une seule trace, dans un PDF, où je déniche son mail. Elle m’a téléphoné, elle m’a dit qu’elle transmettait mes coordonnées à mon ami, il s’agissait bien de lui.
Lundi 16, Autun
Lundi 16, Balaruc
Mon père aurait eu 82 ans aujourd’hui. Est-ce que je poursuivrai ce décompte jusqu’à mon dernier souffle ? Ou vais-je peu à peu m’habituer ? Comme si on pouvait s’habituer à la mort d’un père.
À Autun, des enfants m’ont croqué.
Mardi 17, Balaruc
Aux US, nos enfants devront chacun avoir un MacBook Pro. Du coup, me voilà obligé d’en acheter un neuf pour leur refiler le mien.
Je vais à la maison du sport faire une visite médicale et un test d’effort. Le toubib me dit que je suis aussi affûté qu’un coureur du Tour. Sur le home-trainer, je pédale durant vingt minutes de plus en plus vite, jusqu’à atteindre mon VO2max. Bilan, j’arrive à produire 250 watts, ce qui pourrait être mieux si j’étais un peu plus musclé, mais, en plus d’avoir une capacité respiratoire hors norme, je récupère à une vitesse incroyable, mieux que la plupart des professionnels qui sont passés sur la machine avant moi. J’aurais dû faire une autre carrière… quoi que l’endurance, ça compte aussi quand on choisit la voie artistique.
Isa et les enfants ont reçu leur visa. Eux, au moins, ils passeront la prochaine année scolaire en Floride.
Jeudi 19, Paris
Hier, j’ai passé la journée à configurer mon nouveau MacBook Pro. Aujourd’hui, après presque quatre heures de travail non-stop dans le TGV, j’ai les yeux en compote. Cet écran me fatigue, si bien que mon champ de vision s’est réduit. Je me demande ce qui dans cet écran provoque en moi ce changement ? J’avais noté le même problème il y a presque deux ans avec cette génération de MacBook Pro.
Vendredi 20, Paris
Rendez-vous à l’ambassade US pour mon visa. Processus impressionnant, mais je n’ai droit qu’à trois questions. « Pourquoi demandez-vous un visa B1/B2, visa tourisme longue durée ? » Parce que nous avons inscrit nos enfants à l’école chez vous et que nous les accompagnons. « Pourquoi êtes-vous allé en Iran ? » Parce que j’ai deux livres qui ont été traduits en farsi. « Vous avez donné des conférences ? » Oui. « Merci, on vous renvoie votre passeport d’ici une semaine. »
En sortant de l’ambassade, j’entre dans une Fnac pour poser mes doigts sur un Surface Book de Microsoft. Une belle bête, plus puissante que le MacBook Pro, un meilleur clavier, un meilleur écran qui de toute évidence ne fusille pas mes yeux.
Mais je reste prisonnier d’Apple. Je viens encore de tester IA Writer, pas si mal, mais même sur Mac il est nettement moins performant (et la version Windows n’est qu’un draft). Ma vue a un peu baissé, j’ai une ordonnance pour de nouvelles lunettes, je vais devoir en changer.
Samedi 21, Balaruc
Je passe mon anniversaire à me demander si je quitte ou non Apple. Stupide. Et toujours le même mal de tête quand mes yeux se posent sur l’écran de mon nouveau Mac. Je vais avec chez un opticien. Je teste mes nouveaux réglages de verre. Ça sera peut-être mieux, mais sans garantie. Et je n’aurais pas les verres avant plus d’une semaine, il sera alors trop tard pour rendre ma machine.
Dimanche 22, Balaruc
Étrange, je souffre moins des yeux quand je travaille sur Ulysses. Peut-être parce que je regarde plus mon clavier que mon écran. Reste que j’ai déjà mal à la tête après une heure de bidouilles. On est doué pour s’inventer des problèmes sans importance, tout ça parce que nous inscrivons nos enfants dans une école qui exige pour chacun d’eux un Mac.
Émile lit un livre papier. « Maman, c’est quoi les tirets en fin de ligne ? » Il est si habitué à lire sur son Kindle, qui ne gère pas la césure, qu’il est tout surpris de découvrir un tel raffinement dans un livre papier.
J’ai encore passé deux heures à faire l’inventaire des outils d’écriture Mac et Windows. Même si Ulysses n’évolue presque plus, ou pas dans le sens que je désire, il reste de loin l’éditeur de texte pour écrivain le plus avancé. On trouve des outils de saisis sans distraction presque aussi bons, je dis bien presque, car la plupart nous rendent le markdown douloureux dès qu’il s’agit de saisir des notes par exemple, mais aucune solution n’offre la même souplesse de gestion de la bibliothèque de travail. J’ai donc pris la décision de faire avec ce nouveau Mac, en espérant qu’avec mes nouvelles lunettes mes yeux le supporteront mieux. J’ai aussi changé le mode d’affichage par défaut, revenant à celui des MacBook Pro d’ancienne génération, Apple ayant diminué la taille de tous les textes sous prétexte de nous faire croire que son écran était meilleur que l’ancien, alors qu’il est peu ou proue identique.
Mercredi 25, Balaruc
J’ai reçu mon visa. Je suis bon pour les US.
J’ai trouvé comment ne pas avoir mal aux yeux sur mon MacBook Pro : je ne l’utilise pas. Je vis en déroulant l’infinie liste des choses à faire avant le départ.
Samedi 28, Balaruc
J’en suis réduit à parler de mes nouvelles lunettes. Je me mets derrière l’écran pour les tester, victime comme toujours de la légère instabilité qu’entraînent les verres progressifs le temps que le cerveau s’accoutume aux nouveaux réglages.
Nous trions, jetons, des années d’accumulation administrative et autre. Une partie s’en va à la décharge, je brûle le reste. Ça me prend cinq heures. Je termine dans la nuit pendant que Tim fait du paddle sur l’eau noire alors que se lève une immense lune rousse.
Mardi 31, Balaruc
Nettoyage. Réparations. Réglages. On dirait que nous allons vendre la maison.