Mardi 1er, Balaruc
Encore une fois, je refuse de répondre à une journaliste au sujet de la déconnexion. Isa : « Bientôt tu regretteras de ne plus être appellé. » Elle a raison, mais les journalistes qui n’essaient même pas de lire deux pages de J’ai débranché m’insupportent.
Matinée passée au café. Je devais attendre la sortie de Tim du collège et écrire. Des amis déboulent et nous parlons, et ce n’est pas plus mal.
Mercredi 2, Balaruc
Comme chaque année, je passe un peu de temps plongé dans le code de mon blog. C’est de plus en plus technique pour qui veut coller aux standards Web. Obligation de savoir coder désormais ou se contenter de subir le code des autres, ce qui me paraît pour le moins limitatif pour un créateur.
Vendredi 4, Balaruc
Avoir des enfants, c’est une invitation à l’altruisme. Tu commences par les faire le plus souvent par égoïsme, parce que tu penses qu’à ton plaisir, ça s’était avant la contraception, maintenant c’est pour ne pas mourir seul, après tu dois t’occuper d’eux parce que tu ne peux pas t’empêcher de les aimer. Alors tu les amènes à l’école, au sport, à la mer… et tu leur consacres une bonne partie de ta vie. C’est comme ça, tu participes à l’humanitude.
Je découvre une fan-fiction de 1 minute, j’ai du mal à comprendre pourquoi certains auteurs s’offusquent d’un tel procédé, qui me fait plutôt plaisir, d’autant que nous sommes tous des fans-fictions. Parce que nous avons des modèles, nos parents pour commencer, puis même des gens vus à la TV ou rencontrés dans des BD ou des romans. Surtout parce que nous sommes nés imitateurs grâce à nos neurones miroirs. Nous copions plus que nous créons. Nos créations ne sont que des copies ratées. Alors exiger des droits d’auteurs et des droits juridiques pour de mauvaises copies, c’est un peu prétentieux. Rimbaud n’a jamais revendiqué Les Illuminations, ça devrait nous inciter à la modestie.
J’aurais pu faire un billet de « Nous sommes tous des fans-fictions ». Une note m’évite de tirer à la ligne. Me remettre au journal me donne à nouveau droit d’écrire des pensées, des impressions, sans nécessairement gloser jusqu’à obtenir un article.
Je récupère à la base nautique voisine un vieux catamaran d’école, un F1 de vingt ans d’âge. Mon ami prof de voile m’aide à le prendre en main. On fait un petit tour sur l’étang, puis on se dirige vers la maison et vers notre le plan incliné en béton, couvert de moquette verte. « Tu fonces. » Je trouve qu’on déboule un peu vite, mais j’obéis, sauf que j’oublie de remonter le safran. Crac.
Dimanche 6, Balaruc
La littérature devrait abandonner le divertissement aux films, aux jeux vidéo, aux actualités distillées par les journalistes… Techniques plus efficaces dans leur rendement rapport au temps investit par le spectateur. La littérature ne devrait chercher qu’à provoquer des extases mentales par une lente montée vers le climax.
Lundi 7, Balaruc
Équipe de repérage dans la maison, louée pour un tournage. C’est pour nous l’occasion de ranger, de réparer, de remettre en ordre.
Depuis la mort de mon père, je revois les endroits qu’il a vus et qui n’ont pas changé et je me dis que, s’il revenait, il n’éprouverait rien de nouveau. En fait, non, voir la route plantée de platanes, bordée d’un côté par l’étang, de l’autre par des pelouses électrisées de soleil, me procure un plaisir sans cesse renouvellé. Mourir, c’est perdre cette sensation immédiate plus qu’une expérience accumulée. La conscience est un plaisir.
Depuis deux semaines, je bricole mon blog et la navigation est en vrac, même si les articles restent lisibles. Personne que ça dérange, parce que plus personne ne navigue dans les blogs. En conséquence, cacher la navigation dont l’usage doit devenir facultatif. Peut-être, même, cacher le blog, disparaître de ce Web qui m’indiffère.
Mardi 8, Balaruc
Un ebook gratuit sur le droit d’auteur affirme que la gratuité est du vol. Perte de temps de s’intéresser à ces questions. Dans une société de haute disponibilité médiatique, il n’y a plus de droit d’auteur possible, sinon moral. À nous d’inventer de nouveaux modèles pour rétribuer les auteurs et toutes les fonctions sociales affectées par la haute disponibilité (il ne s’agira donc pas d’un droit d’auteur révisé, mais d’un nouveau droit des hommes et des femmes).
Image d’une camérawoman qui fait un croc en jambe à un réfugié portant sa fille dans ses bras, pour le faite tomber, pour le filmer pendant que la police l’arrête. Notre époque est macabre. Nous nous nourrissons de l’horreur, quitte à la mettre en scène. La camérawoman est victime de nos penchants pervers. Prendre une distance démesurée avec ce monde médiatique, qui travestit la réalité pour provoquer en nous des réactions émotionnelles incontrôlables.
Mercredi 9, Balaruc
Les news parlent des réfugiés, mes compatriotes veulent les accueillir (saine réaction). Dans quinze jours, ils passeront à autre chose (un tremblement de terre, un tsunami, une inondation…). L’actualité régit les comportements. Les faiseurs d’actualité, à l’origine des flux migratoires inhumains, ont pris le pouvoir (et ce n’est pas nouveau).
Une descente de la répression des fraudes chez Booxup, une startup qui veut faciliter l’échange de livres entre particuliers. Alors les observateurs considèrent en danger le droit ancestral de prêter un objet dûment acheté. On peut lire autrement cette affaire : une attaque contre une plateforme, Booxup, qui espère se gaver en centralisant une pratique sociale jusqu’alors désintéressée.
Moi, président, j’interdirais les plateformes. Je m’opposerais à l’hubérisation de la société : cette technique marketing revient à monétiser tout ce qui jadis était de l’ordre du lien. Toute activité qui peut se gérer de pair-à-pair, avec l’aide ou non de la technologie, doit rester de pair-à-pair. Ce devrait être un droit de l’homme fondamental. Une règle éthique à graver sur tous les frontons. Booxup et ses semblables ne sont que des parasites de la société du don. Industrialiser le don est un crime. C’est une façon discrète de réduire nos libertés sous le prétexte de nous aider à mieux échanger.
Pas très heureux de voir des amis courir au secours de Booxup, et peu importe si l’attaque administrative était mal formulée. Raison de plus pour rester à distance, en décalage temporel.
J’ai passé la journée à bricoler, notamment à changer le moteur de notre écran de projection. Après un footing, un repas, j’attends le coucher du soleil au bord de l’étang, avec une sensation de plénitude que seule une photographie résume, éventuellement.
Jeudi 10, Balaruc
La météo annonce un coup de sud pour le week-end. Je remorque la plateforme qui nous sert de plage vers le rivage. Ce rituel signe la fin de l’été, l’avancement d’un quart de tour dans le cycle de la vie.
Je rentre le soir de Montpellier après avoir dîné avec des amis auteurs. J’entends parler à la radio des partouzes de Picasso avec Dora Maar comme voyeuse. Un grand artiste a-t-il nécessairement une vie peu ordinaire ? La mienne ne mérite pas une ligne (et ça pose la question de l’intérêt de ces lignes…).
Vendredi 11, Balaruc
Le hasard détermine notre position par rapport à la modernité littéraire. Avec 1 minute, je me suis lancé dans un projet expérimental sur le Web, avec toutes les possibilités formelles inhérentes (je ne pense pas au multimédia d’une banalité affligeante, mais à l’interaction lecteur, au Send, à l’open source…). Si demain un éditeur me propose un contrat à la condition que je cesse l’expérimentation, qu’est-ce que je ferai ? Je pense tenir bon, sans certitudes. Si une telle proposition avait surgi tôt dans le projet, j’aurais craqué plus facilement. Tout ça pour dire qu’on peut être le défenseur de la modernité et la trahir facilement.
Petite brise de sud, je me fais quelques bords avec le F1. Et soudain loin de tout, libre, lumineux.
Samedi 12, Balaruc
Alerte orange. La météo prévoit un évènement cévenol. Au final, comme souvent, pas une goutte. La plage et de belles vagues de presque deux mètres pour nous seuls.
Annoncer publiquement qu’on arrête une activité, c’est encore vouloir se faire de la publicité. Celui qui renonce vraiment se tait, alors il constate que personne ne prend conscience de sa décision.
Je suis le gourou involontaire de la déconnexion. Sauf que je me suis déconnecté pour comprendre le sens de la connection et pour revenir en ligne plus adulte.
Dimanche 13, Balaruc
Tirer la couverture à soi, comme de peur que son œuvre n’y parvienne pas, alors établir soi-même son discours posthume.
Je relis mes notes depuis le début du mois. Je constate que l’actualité ou mes lectures dictent la plupart. Je ne suis pas encore assez désengagé du temps réel.
Prétendre que la modernité est sur le Net, c’est comme dire qu’elle est sur à la TV. La modernité se replie dans les interstices qui échappent à la médiation de masse, elle est nécessairement underground. La véritable branchitude, c’est se débrancher.
Le Net me déprime. D’y voir en spectacle l’humanité atomisée jusqu’à ses individualités élémentaires me catastrophe.
Garder le blog et réduire la fréquence de publication suffit à transformer ce que j’écris. Je suis davantage à l’affût des idées passagères, des impressions que quelques lignes suffisent à circonscrire. Et certains doutent encore que l’outil influence la littérature.
Mardi 15, Cirque de Navacelles
Journée de coupure, de marche, de dépaysement à moins de deux heures de route de la maison. S’imposer de telles respirations profondes, aussi utiles pour le corps que pour l’esprit. Descendre dans les méandres de la Vis, remonter jusqu’à la résurgence de la rivière, grignoter au moulin, puis revenir par le magnifique chemin sur les hauteurs.
Mercredi 16, Balaruc
Tempête d’équinoxe. Un chaud vent du sud soulève l’étang et notre ponton. Mission repêchage avant décrochage. Je reviens trempé à la cuisine, je me fais un demi-pamplemousse et songe que je dois remonter écrire. Pourquoi ? Tous les écrivains ont donné leur réponse à cette question. La mienne est simple : pour mieux voir le monde. Mais pourquoi vouloir être lu ? Je ne vois aucune autre explication qu’une prétention absurde. Vouloir être lu n’a aucun sens (à moins d’espérer gagner de l’argent, ce qui me paraît bien peu glorieux). Alors écrire, refuser toute promotion, se contenter de publier dans le silence pour partager avec un lecteur non voulu.
Jeudi 17, Balaruc
Il pleut ce matin, quelques gouttes de nord, les nuages poussés de la mer depuis quelques jours ramenés vers nous. Aucune envie d’écrire mes minutes, comme pris d’un grand dégoût, avec la seule envie de regarder, de sentir, et de n’user des mots que pour mieux regarder, si nécessaire.
Le maniérisme en littérature me dégoûte, d’autant plus quand il essaime dans une coterie. Il ne restera rien de vos trucs d’écriture, sous-tendus par aucune esthétique, aucune pensée, aucune vision. J’ai l’impression de lire et relire Les illuminations, avec à chaque étape quelque chose d’essentiel d’oublié. Il ne reste plus chez vous que la nécessité de tordre vos phrases pour ne pas les confondre avec celles des auteurs à succès. La poésie a bon dos.
Samedi 19, Balaruc
Un journaliste de planet.fr me demande si les robots menacent nos emplois ? J’accepte de lui répondre, parce que la sémantique de la question en elle-même m’intéresse. Depuis la nuit des temps, nous cherchons à nous émanciper de tâches désagréables, à les donner à des animaux (le labour), à des machines (les moulins à vent), et maintenant à des robots. Ils ne menacent donc pas nos emplois, ils sont au contraire une fantastique opportunité de libérer du temps pour des tâches plus nobles, plus spécifiquement humaines. C’est la notion même de chômage qu’il faut revisiter, en faire un concept positif. Plus une société a de chômeurs, plus elle progresse. Un politicien devrait se féliciter de faire augmenter le taux de chômage si dans le même temps il ne diminue pas le niveau de vie. Toute prise à distance du salariat est un progrès social. Le chômage ne doit pas être combattu, mais encouragé. Bien sûr, l’article ne parle pas de tout ça. Il me fait dire des banalités sur les robots, domaine dans lequel je n’ai pas grand-chose à dire.
Dimanche 20, Balaruc
Coder me confronte à mon vieillissement cérébral. Depuis plus d’une semaine, je me heurte à un problème de changement de repère orthonormé, à l’interaction d’un repère absolu et de plusieurs autres relatifs, certains relatifs par rapport aux relatifs. Rien de bien extraordinaire conceptuellement, mais je suis incapable d’aboutir au bon code. J’avance vers lui en tâtonnant. Trente ans plus tôt, la solution aurait jaillit sans même que j’y pense. Les petites douleurs de l’âge ne sont rien comparées à cet affaissement progressif.
Depuis que j’ai diffusé en exclus le T1 de One minute sur Amazon, je l’ai vu plusieurs fois glissé dans leur newsletter promotionnelle, sans le moindre impact sur les ventes (et j’en déduis que cette newsletter est personnalisée, avec mon livre en tête juste pour me faire plaisir).
Nous pensons trop haut, avec la prétention d’avoir des choses à dire. Le Web serait plus jouissif s’il nous imposait un quota de signes mensuels, ou même annuels. Nous tournerions deux fois notre langue avant de nous décharger de la moindre intuition mal étayée.
Coucher de soleil orange intense, une coloration plus commune en hiver. Étang immobile avec Pyrénées en clôture. Je photographie tout en sachant que ce spectacle se vit et ne se partage pas, comme tant d’autres choses, peut-être pour cette raison que je ne vais plus sur les réseaux sociaux que quand on m’y interpelle. Alors je jette un œil à ma timeline, et aux centaines de « Et moi, et moi ! » Je pêche toujours quelques idées, quelques infos intéressantes sur le travail de mes amis, tout cela noyé dans une médiocrité généralisée, à laquelle mes amis n’échappent pas. Filtrage impossible.
Lundi 22, Balaruc
Les journalistes s’étonnent des professions stéréotypées des personnages des romans de la rentrée. Dans ma vision de la modernité, les personnages n’ont pas de profession, ils sont eux-mêmes, hors de toutes les cases, et il doit en aller de même de chacun de nous. Il va s’en dire que la notion de personnage est déjà si peu littéraire, d’une banalité exténuante. Quand j’ouvre un roman contemporain prétendument littéraire, c’est comme si je rencontrais la même personne pour la millième fois. Ces auteurs ont oublié d’avoir de l’imagination (et même du style). Ils négligent le fond et la forme pour se plier à un modèle éditorial suranné.
Mardi 22, Balaruc
Tenir un carnet et le publier implique pour moi de taire les difficultés avec les enfants, les problèmes administratifs, les mille tracas quotidiens contre lesquels je ne suis pas immunisé. C’est mon choix. Je n’ai pas envie de déballer ma vie de famille, au-delà de l’anecdote, comme hier soir quand avec le F1 nous coupons la ligne d’un pêcheur et que ça nous entraîne dans une grande crise de nerfs générale. La suite ne vaut pas de mots, même si elle en a causé beaucoup.
« J’annonce, j’annonce… » Je croule sous les annonces. La société sans emploi implique une production culturelle débordante, sinon créative… car, au fond, qu’avons nous à raconter depuis le cœur de nos vies normatives : des histoires d’amour et autres balivernes, de vagues aventures de canapé saupoudrées d’encore plus vagues revendications politiques. Pour les plus éveillés, il reste à plonger dans le trash désespérant de nos déchéances. Non, merci.
Mercredi 23, Balaruc
Tentation de déserter son art parce qu’il est de moins en moins populaire, de moins en moins lucratif. On se cherche des excuses pour aller sur d’autres terrains esthétiques alors que c’est le moment de procéder à un renversement de perspective.
Tim doit lire La sixième de Susie Morgenstern. Les trois premières phrases : « Margot avait lu la lettre au moins soixante-dix-fois. La feuille de papier commençait à se déchirer tellement elle la pliait et la dépliait. Elle la savait par cœur bien que l’enveloppe fût adressée à M. et Mme Melo. » Merveilleuse double confusion de sujet : « La feuille de papier sait par cœur la feuille de papier. » Comment en cours de Français peut-on conseiller un tel livre à des enfants ? Les Wattpadiens souvent critiqués pour leurs fautes n’ont pas à rougir (et moi non plus).
Le problème avec la littérature, elle nécessite une assez large audience pour nourrir son créateur. De fait, elle éloigne de l’expéimentation les artistes les plus doués pour les enfoncer dans la norme. En tant qu’auteur, je devrais avoir le même objectif qu’un plasticien : avoir quelques collectionneurs fortunés. Revenir au livre d’artiste, à l’objet rare.
Jeudi 24, Balaruc
Un classique : un documentaliste ou un organisateur de salon m’écrit pour m’inviter à un débat. Il me demande mes conditions. Je renvoie un lien vers la charte des auteurs et en général je n’ai plus de nouvelle, comme si vouloir être payé était grossier pour des gens eux-mêmes payés.
Je ne reçois presque plus de mail (sauf ceux des documentalistes radins). Je m’efface progressivement du monde pour mieux m’en pénétrer.
Après le déjeuner, alors que je rêve dans ma chaise longue, je photographie un « f » de Facebook dans les nuages, tout un symbole de la désintégration du Net.
Que de discussions stériles sur la part de marché des ebooks alors que tout n’est qu’une question d’applications et de devises. La liseuse miracle qui fera oublier le papier aux foules n’existe tout simplement pas encore.
Presque tous les soirs, je me prépare au réchauffement climatique. Je remplis ma Kangou de pierres pour renforcer les berges de l’étang devant la maison.
Samedi 26, Balaruc
« La diffusion gratuite d’une création, c’est sa mise en abondance potentielle, c’est donc participer à la société de l’abondance, c’est donc contribuer à la surenchère médiatique, à la saturation de l’espace informationnel. » Ce pourrait être un aphorisme hypo. En fait, rien n’empêche de diffuser dans le domaine public en toute discrétion. C’est le cas du Manifeste hypo. « Libère tes œuvres sans dans le même temps les vouloir populaires, sinon tu penches irrémédiablement vers le normatif esthétique. »
Dimanche 27, Balaruc
Un an que mon père est mort. J’ai encore du mal à l’écrire. Le temps n’est pas venu.
Lundi 28, Balaruc
Si je déclare « Il n’existe que des cas particuliers et aucune généralité », en gros la position philosophique particulariste ou relativiste, je me contredis en posant une généralité. En fait, on ne peut jamais s’opposer à l’idéalisme sans verser dans l’idéalisme. Dire « Il n’existe pas d’idées supérieures », c’est poser cette idée même comme supérieure. Voilà pourquoi il est beaucoup plus simple de défendre l’idéalisme, et pourquoi cette philosophie a toujours été dominante.
Contre la communication de masse : le silence, esthétique ultime du XXIe siècle.
Mardi 29, Balaruc
De nos jours, il faut être un salaud et avoir travaillé pour le gouvernement à espionner les gens, puis faire son coming out pour être un héros et mériter un biopic. Les innombrables courageux qui ont refusé l’idée même de tels jobs sont méprisés. Nos démocraties en sont réduites à célébrer les repentis. #intelexit
Sur l’autoroute, un affichage lumineux « Sortie 32 interdite ». Pourquoi pas tout simplement « Sortie 32 fermée » ? Tout un sens civilisationnel dans ce choix sémantique.
Le silence est la meilleure réponse au brouhaha contemporain.
Mercredi 30, Balaruc
« Diminution mentale de l’espace de conquête. » Parfois des phrases mystérieuses me viennent auxquelles je devrais trouver un sens, ou au moins une explication, celle-ci parce que j’ai un rhume et un manque d’appétence.
Disparaître des réseaux sociaux et des moteurs de recherche n’implique pas de disparaître du Web, mais de n’y être que pour les nageurs de liens (alors je termine la journée dans les vagues avec les enfants).