Un petit coup de nerf ne fait pas de mal. J’en ai marre d’entendre pis que pendre sur Amazon, surtout quand les gens disent n’importe quoi.
OK, c’est un monstre capitaliste esclavagiste destructeur du petit business et tout ce que vous voudrez. Mais vous possédez peut-être une voiture ? Vous mettez quoi dans le réservoir ? Croyez-vous que c’est plus propre qu’un livre que vous achetez sur Amazon ?
Dénoncer, je ne cesse de le faire, mais pas en prenant un gamin au hasard dans la cour de récréation. Je déteste les instits qui ont besoin de boucs émissaires, et ils sont nombreux.
Critiquer une logique expansionniste, oui, faut le faire, mais en s’en prenant à tous les monstres. Quand on commence à s’attaquer à l’un deux avec des arguments fallacieux, au mieux on perd son temps, au pire on prépare l’émergence du monstre suivant encore plus destructeur.
Il a suffi que je dise sur les réseaux que le Kindle est en promo à 39 €, qu’il faut se précipiter, pour qu’on me tombe dessus avec des âneries.
- Le Kindle serait bourré de DRM. N’importe quoi. Les DRM sont dans les ebooks, installés par les éditeurs. Achetez un de mes livres autoédités sur Amazon, vous n’y trouverez aucune protection. Vous pourrez le copier autant que vous le voudrez.
- Le Kindle serait fermé. Pourquoi donc ? Je n’achète pourtant presque jamais de livres chez Amazon, mais je lis quasi exclusivement sur Kindle. Expliquez-moi comment je fais si c’est un environnement fermé ? Calibre, le logiciel libre de gestion de bibliothèques, sait parfaitement envoyer un ebook quelconque sur le Kindle ou inversement (la conversion entre format mobi et epub est transparente et impeccable).
- Le Kindle est d’autant plus ouvert qu’il suffit de lui adresser un mail avec un livre en pièce attachée pour qu’il se retrouve immédiatement dans la liste de lecture. Il en va de même des billets de blog grâce au plug-in indispensable Send to Kindle.
- J’en reviens aux DRM. Le Kindle est sans doute la machine sur laquelle les livres achetés sont les plus simples à craquer. De petits logiciels font ça d’un tour de main. Le Kindle facilite ainsi l’ouverture de ce que les éditeurs veulent fermer (j’imagine que ça arrange bien Amazon).
- Côté ergonomie, le Kindle n’est pas génial, mais il est meilleur que la concurrence. En prime, il est léger et quasi indestructible. Je ne me sépare jamais du mien.
Donc, quand on est lecteur, quand on s’intéresse à la création, quand on est curieux, on doit se payer une liseuse. Et franchement, quand son prix tombe à 39 €, on ne doit plus se poser de questions et faire la fine bouche.
OK, tout n’est pas rose.
- Si vous activez le Wifi, Amazon peut fouiller votre Kindle comme les opérateurs téléphoniques vos téléphones. Déconnectez le Wifi. Un câble USB fait l’affaire pour moi. La connexion n’est pas vitale pour une liseuse.
- Il y a de la pub. Désactivez-la, c’est possible en fouillant les options. Et puis tous les appareils se jailbreakent. Quand on veut être prudent, on prend son destin en main. Moi, je ne fais confiance à aucun opérateur.
Maintenant, ne me dites pas que les liseuses et les ebooks détruisent le business des librairies, c’est une autre histoire. Ne me parlez pas de la stratégie fiscale d’Amazon, parce que là vous allez devoir me parler de celles de tous les grands groupes. Mais quand Amazon fait un bon produit, je suis obligé de l’admettre (et ce n’est pas la seule chose qu’Amazon fait bien malheureusement pour ses concurrents).
En tant qu’auteur, je suis favorable à toutes les solutions qui favorisent la propagation de mes textes, surtout parce que je veux avoir la possibilité de critiquer ceux-là mêmes qui m’aident à m’exprimer. J’utilise au mieux la force de l’adversaire.