Vous avez bien lu. Chaque fois qu’un membre de la bande à Hollande prononce le mot « croissance », traduisez « guerre » (et je n’évoque même pas les guerres intestines de cette bande d’incapables).
Guerre bien sûr à la biosphère, ce qui devrait éloigner tout écologiste de cette engeance, mais surtout guerre contre l’homme, guerre avec des bombes et des morts, une guerre qui ne pourra éternellement se jouer loin de chez nous.
- Hollande et ses séides aimeraient une croissance supérieure à 2 ou 3 % parce que sinon il est impossible de rembourser les intérêts sur la dette (on ne parle pas de la dette elle-même qui ne peut être remboursée).
- Mais Piketty montre qu’historiquement la croissance sur le long terme n’est jamais supérieure à 0,8%/an quand la population se stabilise, sauf après une guerre (ou une technologie de rupture, en général dans le domaine énergétique — nous voyons par exemple que le numérique est insuffisant contre la crise).
- Donc exiger une croissance contre nature revient à souhaiter la guerre. CQFD. Alors on envoie des troupes en Afrique, on entretient le désordre en Ukraine, en Irak, dans la bande Gaza et ailleurs.
- Pourquoi Hollande tient-il à rembourser la dette ? Il a peur que les banquiers lui coupent la tête. Il est donc peut-être temps que nous coupions la tête aux banquiers qui veulent nous imposer l’austérité (on puise dans nos réserves pour rembourser).
Il me faudrait trouver le courage de reprendre chacun de ces points, les argumenter en détail, mais d’autres sont plus compétents que moi pour le faire, pourtant ils ne le font pas, tout au moins dans les lieux de fortes audiences, à ce qu’on me dit.
- Il faut s’intéresser à la création monétaire et se demander qui crée la monnaie. Quelle idée ? Quelle question étrange ? Pour la plupart des gens, la monnaie est quasi magique.
- Réponse : les banques privées chaque fois que nous empruntons. Par un prêt de 100 000 euros, nous injectons dans l’économie 100 000 euros créés ex nihilo avec la complicité du banquier.
- Nous devons rembourser les 100 000 euros, en plus de rembourser les intérêts qui eux n’ont pas été créés par le banquier. Il faut donc les prendre aux autres créateurs.
- Puisque les intérêts sont exigés par les banquiers en sus de la création monétaire, il manque mécaniquement de l’argent pour les remboursements.
- C’est d’autant plus vrai quand la croissance stagne, c’est-à-dire quand on ne crée plus assez de nouvelle monnaie (les deux phénomènes vont de pair).
- Pas de nouvelles monnaies, pas de croissance, pas de création d’emploie et c’est la crise qui s’installe.
- Il n’existe deux solutions. 1/ La croissance qui passe par la guerre ou une rupture technologique majeure. 2/ Tuer la dette en retirant le droit de création monétaire des banques privées (les banques centrales ne créent aujourd’hui que la monnaie interbancaire).
- Si on écarte la solution 1, on a deux sous-solutions. 2.1/ La création monétaire revient dans les mains de l’État (voie choisie par les partis extrémistes de gauche comme de droite, ils parlent de souveraineté nationale). 2.2/ Elle devient l’apanage des citoyens, c’est ce qu’on appelle le revenu de base (une souveraineté populaire).
- À ce stade, il faut bien voir qu’un revenu de base qui ne serait pas financé par la création monétaire ne pourrait l’être que par de nouveaux emprunts qui viendraient alimenter diverses taxes et impôts, ce qui est impossible en temps de crise, ou en demandant aux citoyens de puiser dans leurs réserves. Donc on leur donnerait d’une main ce qu’on leur reprendrait d’une autre.
- Les pistes fiscalistes et par répartition du revenu de base peuvent compléter un revenu de base par création monétaire, mais elles ne peuvent pas s’y substituer.
Ce billet est un download des pensées qui m’ont traversé durant l’université d’été du revenu de base, elles doivent beaucoup à Gérard Foucher et à Stéphanes Laborde, aussi à tous les autres intervenants avec qui j’ai pu échanger.
J’ai été assez effrayé de voir autant de militants prétendre que la question de la monnaie était hors sujet. Ils ont une vision du revenu de base très « communiste ». On prend aux riches pour redistribuer aux pauvres. À elle seule, cette technique n’a jamais fonctionné. Il faut remonter à la source des problèmes pour avoir une chance de les régler.
Avec un revenu de base par création monétaire, on donne à tout le monde et les banquiers qui redeviennent des établissements financiers comme les autres.
Une pensée pour la Nef, la banque éthique, aujourd’hui en vérité un établissement financier, qui a la prétention de devenir banque. Mais alors la Nef aurait le droit de créer monnaie, c’est-à-dire un privilège que les autres agents de l’économie n’ont pas. Pas très éthique tout ça. L’éthique ne peut être que dans un droit égal de tous vis-à-vis de la création monétaire. Une banque éthique est un non-sens.