Quand vous en aurez assez, j’arrêterai mes listes. Pour le moment, je prends plaisir à les écrire.
- Trois garçons, deux filles, des frites colorées et un bateau pneumatique « Explorer ».
- Les garçons d’un côté, les filles de l’autre (ça changera dans quelques années).
- En arrière-plan, deux sapins, des chênes, les toits de tuiles de la maison, le muré du vieux puits.
- Le jeu : renverser le bateau avec le plus grand vautré dedans.
- Les filles font des saltos et des 3-6.
- Les guêpes se ravitaillent sur les pavés humides.
- Miroitements à jamais rendus par David Hockney.
- Un désordre d’ondes.
- Un désordre de cris quand les filles s’emparent du bateau laissé un moment à l’abandon.
- Bruit des plongeons, des plats accidentels, des bombes volontaires…
- Un papillon se perd au-dessus des vagues, trajectoire chaotique, en haut en bas, mouvement brownien amplifié jusqu’au visible (tous ces mots pour ne pas écrire « papillonner »).
- Un cumulus traîne sa voluptueuse carcasse devant le soleil et tue les miroitements.
- Des rires, des insultes, des menaces, des défis…
- Les garçons s’en vont construire une cabane.
- Mon fils aîné interpelle les filles avec un « Il(s) » chargé de mépris. Je lui lance qu’il devrait commencer par apprendre à parler. Il réplique : « J’ai trop l’habitude de dire Il(s). » Une fille : « Elle(s) et Il(s), c’est la même chose. » Mon fils : « Tu vois. » La fille, une Franco-américaine, pense « They ».
- Frites, planches et robot à l’abandon.
- Des chaises en plastique où sèchent les serviettes.
- Les ombres reviennent avec le soleil.
- Bourdons en rase-mottes, suivis de mouches silencieuses.
- Ni les arbres ni le ciel ne se reflètent, étendue trop étroite, trop géométrique, fond trop clair, trop apparemment sableux, imitation tropicale.
- Le robot se réveille, un raclement, le rideau flottant roule hors de son garage et nappe la surface d’un glaçage bleu-turquoise.