C’est un plaisir de se fixer un petit périmètre et d’imiter Francis Ponge.
- Un toit de tuiles canal en terre cuite.
- Grisouille, notre chatte de gouttière.
- Un chêne centenaire, sur fond d’autres chênes.
- Entre ses ramures, les points jaunes d’un champ de tournesols.
- Des nuages gris avec un coin de bleu.
- Un lézard apeuré.
- Des insectes tigrés incités à tournoyer jusqu’à moi.
- Les crochets métalliques pour retenir les tuiles.
- Des mousses orangées, circulaires, duveteuses, à l’apparence chaude, lovées sur la terre cuite des tuiles.
- Des taches noires, vestiges de mousses anciennes.
- Quelques branches mortes.
- Un oiseau fugitif.
- Des mousses vert olive agrippées aux branches des chênes.
- Des glands encore tendres.
- Le frémissement des feuilles posé à la surface d’une vague plus ample.
- Après les tournesols, une friche, puis la lisière d’une forêt, aperçue à travers une minuscule trouée.
- La terre des tuiles, leur parme grisé, leur rougeur recuite, avec immédiatement au-dessus le vert opulent de la chênaie, rayé du noir des troncs noueux.
- Des nuances dans le gris du ciel, malgré tout trop uniforme.
- L’œil soudain noir d’un tournesol tourné vers moi.
- Une vieille toile d’araignée effilochée entre les charnières rouillées du volet à un seul vantail.
- Une ombre, ronde sur une tuile, puis une autre, d’autres, il pleut.