Vous savez sans doute déjà que 85 personnes détiennent autant de richesses que les 3,5 milliards des plus pauvres. Ce chiffre ne me dit pas grand-chose. Il me choque, mais il ne me donne aucune information quant à la dynamique de notre monde. Sommes-nous oui ou non proches du point de rupture ?
Pour avoir un début de réponse, il faudrait étudier la répartition des richesses dans le passé, par exemple au moment de la Révolution française. J’ai cherché, je n’ai rien trouvé de concluant. Je suis incapable de dire si l’écart actuel entre les riches et les pauvres nous approche d’une nouvelle révolution.
Tant que nous ne serons que choqués, il ne se passera rien. Nous pouvons juste en déduire que le libéralisme économique est un échec. ll n’a réussi qu’à rendre les riches plus riches, les déséquilibres entre pauvres et riches n’ayant fait que s’accentuer depuis 1980.
Le modèle libéral ne marche pas, il en faut un autre. Il passe sans doute par le commonisme, la mise en commun simultanée des ressources limitées et des ressources quasi illimitées.
Il est inacceptable que celui assis sur une mine d’or soit le seul à bénéficier de cette manne créée au moment de la formation de la planète. Il est tout aussi inacceptable que des petits malins construisent des barrages pour raréfier artificiellement des ressources potentiellement abondantes. Ce second problème est relativement neuf. Il se développe avec la technologie qui, elle-même, se développe exponentiellement, offrant la possibilité de barrages de plus en plus gigantesques et sophistiqués. Et c’est ainsi que les 85 apparaissent et que bientôt ils disposeront d’autant de richesses que les 5 milliards les plus pauvres. Et ça ne s’arrêtera pas. Nous assistons au grand siphonnage des biens communs.
Exemple : Google siphone le Web, Facebook et Twitter les contributions sociales...
En parallèle, nous vivrons une accentuation de la centralisation et du contrôle. Qu’est que la centralisation ?
- On pense localisation d’une ressource à un point particulier (la mine d’or).
- Tout de suite à l’accès restreint à ce point (les fils barbelés, les barrages…).
- Mais aussi à la méthode d’accès (paiement, privilèges…).
Au contraire, qui dit bien commun, dit décentralisation.
- Si le bien est rare, il faut l’économiser et le partager entre tous dans l’espace et le temps (pas simple, mais vital). Il faut donc virtuellement décentraliser ce qui est centralisé par nature.
- Si le bien est abondant, il faut détruire les barrages, laisser la ressource s’écouler partout. Un bien abondant ne devient commun qu’en étant universellement accessible.
- Dans un monde technologique, la non-commonisation des biens abondants implique l’enrichissement excessif des constructeurs de barrages.
Après le libéralisme économique, nous devons passer à la libéralisation des biens communs. C’est un tout autre programme. La commonisation de la monnaie reviendra à instaurer le revenu de base.