Et si bloguer pour ne rien dire était le véritable art du blog ? Dès que je travaille à un texte un tant soit peu structuré, en ce moment L’homme qui lave les mains, je n’ai plus de place pour écrire des billets, sinon celui-là, pour raconter ma vie.
Rien d’extravagant. J’écris l’histoire de Didier Pittet qui, en donnant le gel antibactérien à l’humanité, sauve des milliers de vies tous les jours. En bouclant le premier chapitre, celui qui doit donner envie de découvrir la suite, j’arrive à une conclusion imparable : j’offrirai mon livre en Creative Commons BY-SA, autorisant qui le veut à l’éditer, même à le vendre. Pas le choix. C’est une nécessité morale, mais avec pas mal de questions à la clé.
Didier est professeur de médecine, chercheur, donc payé par son institution… Et la plupart des défenseurs du libre sont comme lui « fonctionnaires » d’un État ou d’une fondation. Plus facile comme ça de demander aux créateurs de partager. Non ? Protéger par votre rente, bien au chaud, vous lancez de grandes idées qui ne vous engagent en rien. Vous êtes mal placés pour donner des leçons, et je ne dis pas ça pour Didier, bien trop occupé par le développement de l’hygiène des mains, et pour qui le libre est une terra incognita où il s’est engagé inconsciemment.
Je râle parce qu’il me faut acheter un nouvel ordinateur, ma machine de bureau et mon ordinateur portable approchant de la rupture. Je râle parce que je paye pour donner. Vous me direz que personne ne m’y oblige. Mais imaginez ce que deviendrait le Net si nous cessions tous de donner. Compliqué.
Pas pour autant découragé, je cherche donc un ultrabook. Après étude du marché, le meilleur apparaît être le MacBook Pro. Problème, j’ai divorcé d’Apple en 1985. Mais j’ai beau chercher, je ne trouve aucun PC équivalant. Au mieux les ultrabooks concurrents ont des écrans HD, jamais de Retina. Quand ils disposent de disque SSD, c’est avec des tailles anémiques. Leur autonomie laisse à désirer. J’ai même découvert un test qui disait que le MacBook était le plus performant des ultrabooks sous Windows. Tout fout le camp.
Et puis j’expérimente en ce moment l’écriture avec Scrivener. En parallèle, François Bon et Hubert Guillaud ont écrit des billets sur les nouveaux outils d’écritures. Et il faut bien constater qu’ils arrivent sur Mac en priorité, comme si le PC n’était pas une machine de créatif.
Une petite voix me dit « Pourquoi pas un Mac sous MacOS ? » Ce serait une révolution, bien plus que d’être passé à l’iPad et à l’iPhone, mais pas gigantesque à vrai dire. Quand je bidouille, c’est toujours sur un serveur Linux, lointain, donc peu importe le terminal que j’utilise. Alors, oui, je n’ai jamais été aussi prêt de faire mon coming back, et pourtant j’exècre Apple, sa dictature, sa prétention… mais peut-être ces défauts sont ceux-là mêmes qui poussent à se surpasser (je dis ça aussi pour moi).
Bon sang, bougez-vous les autres. Pour avoir un PC qui approche le MacBook, et encore de très loin, il me faut choisit un Asus, changer le disque dur, augmenter la RAM… et sans doute tendre vers un prix guère inférieur.
Tout cela me turlupine. L’ordinateur est mon stylo. Pour un auteur, ce n’est pas négligeable. Je sais qu’il influence ce que j’écris. Et, en ce moment, le sifflement du ventilateur de mon vieux PC me donne l’impression que je suis dans un jet au décollage. Stressant. Je me prends à rêver de silence et de grande profondeur de pixels.
Et alors que je boucle cet article, que j’y ajoute les liens, je découvre que François Bon a rendu son blog payant au-delà d’une consultation rapide. J’ai évoqué l’idée d’ajouter moi aussi un parcmètre. Allons-nous être tous obligés d’en passer par là ? La question est sérieuse. J’ai plus d’encre dans mon stylo. Tout ça est bien paradoxal alors que je me propose d’offrir mon prochain livre.