Danger. Je me remets à bloguer malgré moi. C’est sans doute pour donner tort à Éric Mettout et raison à Seb Musset et Vogelsong (où parce que je suis en vacances à Nancy chez mes beaux-parents). Je me hasarde même à une brève pensée politique.
Alors que notre gouvernement s’apprête à imposer une TVA à 7 % à nos libraires, le Luxembourg abaisse la sienne à 3 %, ce qui bénéficie directement à Amazon. À cause d’une disparité des taxes en Europe, nous faisons le jeu des multinationales contre nos propres entreprises, surtout les plus minuscules et les plus attachantes, les librairies.
C’est un calcul intelligent. Comme le prix public du livre est fixe, les éditeurs gagneront plus en vendant sur Amazon. Donc ils favoriseront cette plate-forme au détriment des libraires, maintenant doublement condamnées par l’effritement de leurs marges et l’arrivée du livre électronique.
Je ne suis pas en train de pleurer sur le sort des librairies. Je les crois malheureusement condamnées sous leur forme actuelle. Elles doivent vite se réinventer en revenant à leur véritable cœur de métier : la prescription (sommes-nous prêts à payer quelque chose de gratuit en ligne ?). Je m’amuse plutôt de la bêtise de nos gouvernants. Demain, ils tenteront de corriger leur gaffe en imaginant une taxe Amazon. Et de taxe en taxe, de loi en loi, ils nous construisent une tour de Babel dont ils sont incapables de voir qu’elle croule de toute part.
Surtout n’oublions pas de voter en 2012 pour plébisciter l’un ou l’autre de ces canulars intellectuels. Comme chacune de leurs mesures nous rapproche du chaos, ils œuvrent pour la révolution.