Quand quelqu’un vient chez moi et que nous ne nous comprenons pas, nous nous installons tous les deux sur la terrasse devant l’étang et nous discutons jusqu’à comprendre où ça coince, nous déterminons si nous pouvons évoluer, si nous pouvons malgré tout rester amis. Personne ne vient chez moi pour m’insulter, déverser sa haine, ça ne se fait tout simplement pas.
J’ai entrepris depuis la publication du Peuple des connecteurs le projet de vivre dans la connexion, de montrer que cette façon de vivre me rendait plus heureux, avec le bénéfice de m’éloigner du consumérisme. Je vis pour les liens, j’écris pour démontrer leur puissance.
Chaque fois que j’en ai l’occasion, je rencontre ou discute au téléphone avec ceux qui commentent ici, ceux qui participent à mon atelier. C’est précieux pour moi car les liens doivent être réciproques. Si nous nous enfermons dans un jeu de yoyo, personne ne s’en trouve enrichi, personne n’a une chance de se libérer avec de tels liens, au contraire, je les juge aliénants.
Comme je l’ai maintes fois répété, mon ambition n’est pas de créer un système philosophique ou politique général. Je m’intéresse au développement personnel, à commencer par le mien, dans l’espoir que ma méthode puisse servir à d’autres.
Il se trouve que cette méthode ne peut marcher que par la multiplication des liens, non par un repli sur soi-même ou dans une quelconque communauté sectaire. Pour que ma méthode marche, il faut que ma communauté grandisse sans cesse, que les communautés de ceux que j’inspire grandissent aussi et se croisent.
Ce blog est un outil de mon développement personnel et s’il peut être l’outil du développement d’autres personnes j’en serai heureux. J’expérimente un mieux, je vois ce mieux chez beaucoup d’autres, il me semble important d’analyser posément les mécanismes de cette transformation, pour pouvoir jouer sur eux et en démultiplier la puissance. C’est ainsi que je suis passé d’une intuition, la puissance des liens, à une forme de démonstration dans L’alternative nomade (la version 1.0 bientôt disponible).
Je ne prétends pas que toute l’humanité doit adopter ma méthode de vie. Je ne recherche pas le pouvoir, ni la proximité des hommes de pouvoir, pour l’imposer à tous. Ma méthode marche pour moi, elle marche pour d’autres, beaucoup l’appliquent sans jamais avoir entendu parler de Thierry Crouzet, elle marchera mieux si nous sommes plus nombreux à nous lier dans un réseau de liens réciproques. C’est tout.
Je ne me livre à aucune forme de constructivisme politique. Je n’entends que me réformer moi-même dans l’espoir, il est vrai, que d’autres m’accompagnent et que nos transformations cumulées aient un impact global. Mais je n’ai pas la main sur l’avenir, je prétends même qu’il serait dangereux que quelqu’un ait la main. Les choses ne se généraliseront que si à petite échelle elles fonctionnent puis réussissent à se propager de proche en proche, tout en s’ajustant sans cesse.
Je ne construis pas un système, j’affirme au contraire cette impossibilité, j’affirme que chacun doit se saisir des clés de sa vie. Si déjà nous réussissons à vivre plus heureux, en accord avec nos valeurs, c’est un progrès immense. J’ai la naïveté de croire que le bonheur est contagieux et qu’il peut renverser des montagnes.
J’en reviens à ce blog, notamment au fil des commentaires et je voudrais fixer une règle du jeu dans le but de maintenir la réciprocité qui seule me motive.
Dès que quelqu’un vient chez moi, je garde son mail anonyme, mais je veux pouvoir engager la conversation en direct. À l’avenir, je détruirai sans les lire tous les commentaires qui ne seront pas associés à un mail valide (vous pouvez créer un mail pour moi). Sans ce mail, je n’ai pas la possibilité d’établir un échange de personne à personne, donc d’engager la réciprocité si nécessaire (vous disposez de mon mail).
Si je détecte que vous publiez depuis un anonymizer, je détruirai de même les messages. Trop de gens utilisent les anonymizers pour jouer plusieurs rôles et rendent difficile la lecture des fils de commentaires. Je ne suis pas la CIA. Je n’ai pas envie de dialoguer avec des paranoïaques, la paranoïa ne me paraît pas compatible avec mon idée de réciprocité.
Si vous changez de pseudo au cours d’une conversation, pour entretenir la confusion, je supprimerai le message. J’ai ajouté la possibilité de titrer les messages pour ceux qui veulent s’amuser.
Dans le fil des commentaires, je ne peux pas systématiquement répondre en longueur à toutes les invectives, surtout quand j’ai déjà traité du sujet sur ce blog et dans mes livres. Il me paraît logique qu’on lise quelqu’un quand on vient discuter de ses idées. Il ne me viendrait pas à l’idée de descendre un écrivain après avoir lu au hasard une des pages d’un de ses livres. Au plus, je peux dire que je n’aime pas son style. Pensez mon blog comme un immense livre, c’est ce qu’il est. Quand ce problème d’incompréhension se pose avec un commentateur, je lui propose un dialogue, soit physique, soit un skype recording avec diffusion sur le blog, c’est une méthode mieux adaptée. En cas de refus, j’entendrai refus de la réciprocité, refus de la seule règle qui me parait importante, je détruirai les messages futurs.
Qu’on ne me traite pas de censeur. Vous pouvez dire tout ce que vous voulez chez moi dans la mesure où vous respectez la règle de mon jeu. Internet est immense. Si vous voulez jouer un autre jeu, ouvrez un blog, lâchez-vous. On est toujours le con d’un autre. J’ai l’habitude, ça ne me gêne pas, mais ne faite pas ça chez moi.
J’appliquerai cette règle du jeu à partir du prochain billet.