Dans mon livre, j’évoque Into the wild de Krakauer. Près du corps de Christopher McCandless, les chasseurs d’élans retrouvent des livres, notamment Le bonheur conjugal de Tolstoï. Krakauer cite un des passages surligné par Christopher :
I wanted movement and not a calm course of existence. I wanted excitement and danger and the chance to sacrifice myself for my love. I felt in myself a superabundance of energy which found no outlet in our quiet life.
Ce passage explique l’état d’esprit de Christopher et pourquoi il décide de tout abandonner pour prendre la route. Il m’intéresse, je le traduis :
Je voulais du mouvement et non le calme d’une vie paisible. Je voulais de l’excitation et du danger afin de me sacrifier pour mon amour. Je sentais en moi une surabondance d’énergie qui ne trouvait pas d’échappatoire dans notre vie tranquille.
Puis je me dis que je me fatigue pour rien et recherche une traduction sur le net. Je tombe des pages choisies de Tolstoï publiée en 1914 :
C’était trop peu pour moi d’aimer, après avoir éprouvé la volupté d’avoir aimé. Je voulais du mouvement, de la diversion, et non une vie calme et monotone. Je désirais des sensations, des luttes, des dangers, un sacrifice à faire pour mon amour. Le trop-plein de mon cœur ne trouvait pas assez d’espace dans cette vie tranquillement heureuse. J’avais des élans insensés que je tachais de lui dissimuler ; ou bien c’était une tendresse ineffable ou une gaîté folle que je laissais percer et qui l’effrayaient presque.
Je me demande si je suis tombé sur le bon passage. Quel est le véritable Tolstoï, le sec version US ou l’ampoulé version française 1914 ? En tous cas, si Christopher avait trouvé cette traduction française il n’aurait pas tout plaqué pour aller se perdre en Alaska.