Hier, en allant à la piscine avec les enfants, j’entends à la radio que la ligne Thalys a été bloquée à cause de malveillances. J’avais entendu la même chose durant les vacances, une semaine plus tôt.
Pourquoi parler de malveillances alors qu’il s’agit tout simplement d’attentats ? Nous entrons dans la logique de la guérilla.
Notre société est vulnérable. Les hackers peuvent parasiter internet et certaines entreprises, leurs équivalents sur le terrain peuvent perturber les réseaux de communications.
La SNCF ne pourra jamais protéger ses lignes : 35 000 kilomètres j’ai cru entendre. Cette entreprise est vulnérable comme toutes les entreprises globales qui ne reposent pas sur des architectures hautement distribuées.
Imaginez que les attentats se multiplient, que la multiplication des attentats multiplient le nombre de terroristes… notre monde peut boire la tasse.
Nos sociétés ont atteint un stade de complexité où elles sont incapables de se défendre. Les terroristes seront de plus en plus nombreux car les déçus du système sont de plus en plus nombreux. Plus ils frapperont souvent, plus les lois liberticides se multiplieront, plus il y aura de martyrs, plus il y aura de terroristes.
Voici une variante du scénario proposé par John Robb à la fin de Brave New War. La nouvelle guerre a ni plus ni moins commencé… et on appelle ça de la malveillance.
Par chance pour le système, peu de gens ont pris conscience de leur pouvoir. Leur âme de guérilléro ne s’est pas éveillée. Ils ne croient pas suffisamment en eux. Mais une affaire comme celle de la SNCF risque de leur donner des idées.
Les gens ne resteront pas éternellement chez eux à prendre des baffes et à voir toujours les mêmes s’en tirer. Un jour, le vase finira par déborder.