En discutant la semaine dernière avec des chercheurs, j’ai évoqué quelques idées de thèses qu’ils pourraient soumettre à leurs étudiants et dont j’aimerais connaître les conclusions. Ces idées m’étaient venues en 2005 lorsque j’écrivais Le peuple des connecteurs.
Réseau social des équipes de foot
Si on compte les passes entre les joueurs d’une équipe tout au long d’une saison, à quoi ressemble le réseau social ? Que donne le même réseau pour la totalité d’un championnat ? Il serait intéressant de faire apparaître les réseaux opposant deux équipes. Est-ce que nous découvririons des lois de puissance ? Est-ce que l’exposant de la loi aiderait à décrire une équipe, un style de jeu, une configuration gagnante ? Un tel réseau ne serait-il pas une arme redoutable pour les entraîneurs ?
Nature du hasard
Lorsque nous effectuons des simulations, celle d’un tas de sable par exemple, nous recourons à un générateur de nombres aléatoires. Suivant l’algorithme de ce générateur obtenons-nous des résultats variables ? À partir de quel niveau de hasard les états critiques apparaissent-ils ? La réponse à cette question est fondamentale. Elle peut nous aider à connaître le niveau de hasard dont nous avons besoin pour décrire le monde.
Dynamique sociale de l’auto-organisation
Si nous prenons une flotte d’oiseaux auto-organisés par exemple, il me paraît intéressant de tracer la dynamique du réseau social de la flotte. Quels oiseaux volent à proximité de tel autre par exemple ? Nous pourrions tracer un réseau qui évolue dans le temps. Peut-être que la topologie de ce réseau nous aiderait à trouver une signature de l’auto-organisation… et à découvrir les règles génératives qui nous manquent encore.