Par fuckingkarma.com

Je viens de tomber sur une note que j’ai écrite durant la campagne présidentielle. J’avais oublié de la publier. Elle répond à mon dernier billet au sujet de la complexité.

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« Que nos politiciens n’aient pas d’idée, je m’en moque. Que leurs programmes ne soient que des collections de mesures sans cohérence, ça m’énerve, mais ce n’est pas le plus grave. Qu’ils nous conduisent droit dans le mur en répétant sans cesse les erreurs du passé, ça m’exaspère. Pire que tout, je leur reproche de manquer de méthode. Au plutôt de n’en connaître qu’une, le management pyramidal, ce modèle imposé comme un dogme depuis le début de la révolution industrielle.

« Ségolène Royal a bien tenté autre chose, avec succès même. Grâce à une campagne décentralisée, en réseau, elle a balayé les mammouths du PS lors des primaires de novembre 2006. Et puis patatras. Elle a réinventé le programme de Jospin, appelant ce même Jospin à la rescousse. Ce faisant elle est revenue au bon vieux modèle pyramidal.

« De son côté, Nicolas Sarkozy est un chef de guerre. Le pyramidal il connaît, il s’y tient, il ne change pas de cap. On peut lui reconnaître cette rigueur. Mais est-ce bien sérieux de défendre un système qui s’essouffle partout dans le monde, qui est en grande partie responsable de la crise climatique car les structures pyramidales coûtent trop cher en énergie de toute sorte ? Est-ce sérieux quand internet, ce nouveau champ de développement économiques, culturel et social, lui, démontre chaque jour que les structures en réseaux distribués sont plus harmonieuses et efficaces ?

« Certes au passage, il faut renoncer au contrôle, il faut accepter la distribution des responsabilités. Et alors ? Qu’avons-nous à y perdre nous autres citoyens ? Rien sinon de devoir renoncer à notre innocence et finir par admettre que nous sommes responsable du monde dans lequel nous vivons.

« Quand j’entends un homme politique dire je veux, je suis inquiet. Quand je l’entends dire, je connais la solution, je prends peur. Pourquoi osons-nous voter pour des gens aussi irresponsables car, en vérité, personne ne connaît la solution. Au mieux, nous en détenons chacun une parcelle et c’est ensemble que nous devons chercher des solutions.

« Aujourd’hui, aucun politique ne tient vraiment ce discours. Un discours qui apprend de la science, des nouveaux modèles économiques autant que des règles les plus élémentaires mises en œuvre par la nature depuis la nuit des temps.

« Nos politiciens sont trop littéraires, trop peu scientifiques, et trop peu artistes. Nous-mêmes sommes trop effrayés à l’idée de regagner notre responsabilité. Nous voulons la liberté mais nous ne voulons surtout pas en user. »

Les quelques semaines passées depuis que j’ai écrit ce texte n’ont rien changé à mes idées. L’ouverture, si elle est réellement mise en œuvre, est une façon de distribuer les responsabilités. Elle n’est possible qu’accompagnée d’une totale transparence. Sarkozy s’est-il engager sur cette voie ?

Parfois je l’espère. Cet homme voulait le pouvoir, maintenant qu’il l’a, il ne lui reste plus qu’à briller comme le roi soleil. Alors pourquoi ne nous surprendrait-il pas ? Malheureusement, autour de lui, ses hommes entendent il me semble imposer leur autorité pyramidale.

À vrai dire, je ne sais pas trop à quoi les uns et les autres jouent en ce moment tant je me tiens loin de toutes les sources d’informations officielles. Je réagis juste aux rumeurs qui me parviennent. J’ai d’ailleurs l’impression qu’elles me suffisent. Durant la campagne présidentielle, à force de recevoir trop d’informations extérieures, des informations qui aujourd’hui n’ont plus le moindre intérêt, j’ai perdu beaucoup de temps.