Au dix-huitième siècle, l’esclavage était une tradition millénaire mais des hommes commencèrent à se dresser contre lui. Ce n’était pas la première fois dans l’histoire mais cette fois ils allaient gagner une bataille sans doute décisive. On les traita de fous. L’économie ne pouvait soit disant pas fonctionner sans esclaves. Nous avons démontré depuis que ce postulat était faux.
Au dix-neuvième siècle, l’égalité des sexes étaient une chimère mais quelques femmes commencèrent à se dresser contre cette inégalité. On les traita de folles. Les hommes étaient plus forts et plus intelligents que les femmes. Nous avons démontré depuis que ce postulat était faux.
Je pourrais ainsi retrouver de nombreux faits de sociétés jugés impossibles en un temps et devenus plus tard des évidences.
Aujourd’hui, nous avons un nouveau combat à mener. Il nous faut démontrer qu’un monde sans gouvernement est possible. La plupart de nos contemporains jugent cette idée absurde mais, demain, elle sera une évidence. Je crois même qu’il n’y aura pas de demain sans cette transition vers l’auto-organisation humaine. Elle s’inscrit dans une tradition :
- la fin de l’esclavage, refus de la soumission aux maîtres,
- la fin du patriarcat, refus de la soumission aux hommes,
- la fin du management, refus de la soumission aux chefs.
Il n’y a aucune raison de s’arrêter en chemin. Il ne faut pas oublier que les hommes de pouvoirs sont aujourd’hui les descendants des esclavagistes. Ils sont exactement dans le même camp. Ils usent des mêmes arguments contre ceux qui se battent contre toute forme de soumission. En fait, ils ont renoncé à l’esclavagisme juste pour lui donner un peu de respectabilité (salariat, droit de vote, sécurité sociale…).
Nous devons encore une fois les faire reculer. Il en va de la décence, il va aussi du destin de notre monde. Qui dit gouvernement, dit management par le haut. Or, ce management est incapable de gérer harmonieusement les temps de crise. Il ne sait les régler que dans le sang. Quand la complexité domine, le manager cherche à la réduire alors qu’il faut au contraire la nourrir.