Retrouvez Étienne Chouard au mieux de sa forme. Il cherche à convaincre un constitutionnaliste plus jeune que lui mais d’un vieux jeu consommé qui croit que la démocratie est un truc écrit dans le marbre. Ou comment des gens venus d’ailleurs mettent dans l’embarras les gens installés (par leurs diplômes ce coup si). Et ce n’est qu’un début. Les hommes libres sont en train de se redresser.
Vous imaginez le temps que nous aurions tous gagné cette année si nos députés avaient été tirés au sort, puis s’ils avaient élu notre président ? Au moins autant de temps qu’en jetant sa télé par la fenêtre… ça je l’ai fait. Je l’avais même fait pour la politique jusqu’à ce qu’elle me rattrape à cause de ce net qui nous permet enfin de faire notre révolution.
Je vois juste un inconvénient majeur au tirage au sort. Qu’allons-nous faire après ? C’est tout de même marrant la politique, c’est même passionnant ce jeu de rôle en grandeur nature… facile de se prendre au jeu.
Que faire alors ? Nous n’avons plus qu’à sauver le monde en luttant contre les intégristes de tout poil qui se revendiquent de Mère Teresa. Il y a du boulot, pas la peine de perdre du temps avec les élections.
Hier après midi, une étudiante m’a téléphoné pour me poser quelques questions pour un mémoire. Je lui ai dit en substance que nous vivions en monarchie élective et j’ai évoqué le tirage au sort. « Mais ne risque-t-on pas de voir des mauvais arriver au pouvoir ? » m’a-t-elle demandé.
Cette objection surgit souvent comme si le fait d’être élu garantissait de ne pas être mauvais. Je ne vois pas en quoi. Au mieux, en se faisant élire, on prouve qu’on est bon à ça, c’est tout… quant à gouverner c’est une autre affaire.
Mais bon… je suis persuadé que nous pouvons, et même devons, nous passer de représentation. Le tirage au sort serait un progrès car il habituerait les hommes à renoncer au pouvoir. C’est peut-être un pas vers la démocratie décentralisée, mais juste un pas.
Écouter ce débat m’a beaucoup énervé. Je ne supporte pas les gens qui croient que rien ne peut changer, qui oublient que ces choses sont là parce qu’elles sont apparues et qu’elles ont évolué. La meilleure façon de tuer la démocratie est de ne pas la changer.
Le constitutionnaliste a parlé de l’essence de la démocratie. Je tremble de rage quand j’entends ça. Parler d’essence, c’est se placer dans un cadre platonicien, celui des idées éternelles, ce cadre repris plus tard par le Christianisme, ce cadre au fondement de toutes les monarchies absolues… un monde où la théorie de l’évolution n’a pas sa place, un monde d’intégrisme.
Les essentialistes, les partisans d’une forme ou d’une autre d’essence, sont les ennemis des hommes libres.