Dans Le cinquième pouvoir, je démontre que le second tour des présidentielles sera ouvert à ceux qui adopteront une stratégie novatrice et porteront haut et fort des idées radicalement nouvelles.
Le PS et l’UMP n’ont pas besoin de se lancer sur ce terrain. Ils ont toutes leurs chances en restant conservateurs. Pour eux, ce serait même une folie de s’éloigner de leur fond de commerce habituel. Le risque est trop grand au regard des bénéfices potentiels.
Pour les petits candidats, la victoire est si improbable qu’ils se contenteront de défendre leur chapelle. Ils utiliseront la présidentielle comme une tribune pour changer la société sans espoir d’être élus. Ils devraient croire un peu plus en leurs chances, être un peu plus ambitieux, mais c’est une autre histoire.
En revanche, un homme se trouve coincé entre les petits et les grands candidats. Lui, François Bayrou, il a tout à perdre ou tout à gagner.
S’il adopte des idées novatrices, il peut gagner la présidentielle, c’est d’ailleurs sans doute sa seule chance. Mais des idées nouvelles peuvent ne pas toucher les Français, elles peuvent mettre en porte-à-faux l’UDF, conduire à une déroute lors des législatives. Sortir du conservatisme peut amener Bayrou à la présidence, puis lui offrir l’assemblée nationale, mais cette sortie peut aussi détruire l’UDF.
Quel chemin choisira Bayrou ?
Veut-il oui ou non devenir Président ? Il peut gagner. Le veut-il vraiment ? Nous le saurons très bientôt. Il a un gambit à jouer : sacrifier a priori les législatives pour gagner la présidence.