Depuis que j’ai commencé à écrire Le cinquième pouvoir, j’essaie de positionner les politiques possibles sur un graphique. Je suis loin d’avoir trouvé la représentation idéale mais j’avance doucement (et suis preneur de toute idée).
Je sais que ce graphique n’est pas d’une lecture immédiate. L’axe vertical essaie de différencier les approches centralisées/hiérarchisées, propres à l’âge industriel adepte du contrôle, et les approches décentralisées/en réseau, propres à l’âge numérique adepte de l’auto-organisation.
L’axe horizontal est plus un tableau à trois colonnes qui liste les entités avec un rôle dominant dans la société, l’économie, l’entreprise. Par exemple, dans la colonne État, il peut y avoir plus ou moins d’État. Dans la colonne, individus, il peut y avoir moins d’individus au profit de l’État ou des entreprises.
J’ai alors positionné les partis politiques sur le graphique. À mon sens, ils sont tous adeptes d’une forme ou d’une autre de contrôle. Comme je l’ai noté dans mon papier sur le véritable libéralisme, les libéraux, et la droite en général, sont tout aussi adeptes du contrôle que la gauche. Seule différence : ils veulent déplacer le contrôle de l’État vers les entreprises. C’est justement ce qu’ils appellent le libéralisme (libérer les entreprises de l’État).
Logiquement tous les partis se retrouvent sur un même axe gauche-droite. Aucun ne sort de cette ligne. J’ai alors placé quelques entreprises sur le graphique et même Internet. Les entreprises sont contrôlées par l’État, des individus ou d’autres entreprises. Peu à peu, j’ai réussi à remplir toutes les cases du graphique, montrant que toutes les possibilités politiques sont déjà explorées bien que nos partis n’en tiennent pas compte.
Et pour cause, un parti qui ne serait pas pour le contrôle ne peut exister car un parti est lui-même une entité créée pour contrôler. Pour porter les idées propres à l’auto-organisation, zone supérieure du graphique, il ne faut pas des partis mais des réseaux. Ces réseaux se mettent peu à peu en place, ils seront la colonne vertébrale du cinquième pouvoir.
Ce pouvoir des citoyens peut certes s’exprimer dans les directions traditionnelles gauche et droite mais je n’en vois pas beaucoup l’intérêt. À quoi bon mettre des réseaux à la place des partis, si c’est pour appliquer les mêmes politiques. Les partis ne peuvent pas porter les nouvelles idées propres aux réseaux. Au contraire, le cinquième pouvoir dispose devant lui d’un immense champ politique totalement vierge. Une véritable troisième voie politique est en train d’apparaître. C’est le sens de ma flèche vers le haut.