En écrivant pour mon prochain livre l’histoire du référendum pour la constitution européenne, j’ai fait une découverte assez déplaisante, déplaisante pour moi car je suppose que tous ceux qui s’occupent de la chose politique en sont conscients. Je suis très naïf je sais.
Un référendum ne peut jamais être démocratique !
Lors du référendum Chirac nous a posé cette question : « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l’Europe ? »
Oublions le vote blanc, nous pouvions répondre par oui ou par non. Oui pour accepter la ratification, non pour la rejeter. Il se trouve que le non a toujours un avantage. Nous parlons plus de ce que nous n’aimons pas que de ce que nous aimons. Tous les marketeux le savent. Donc, en posant cette question, Chirac donna un avantage au non, ce qui n’était pas très malin vu qu’il était pour le oui.
Je suppose qu’il aurait pu poser la question autrement et demander : « Voulez-vous que l’Union continue de fonctionner sans constitution ? » Le non aurait alors implicitement approuvé la création d’une constitution.
Mon exemple est peut-être un peu caricatural mais il montre que la formulation d’une question référendaire peut influencer les réponses. La démocratie directe, qui s’appuie sur de nombreux référendums, n’est donc pas la panacée car elle ouvre la voie à la manipulation.
PS : Mon argumentation est tirée par les cheveux, c’est vrai. Je voulais enchaîner sur une mise en question du droit de vote et je ne l’ai pas fait. J’essairai si je trouve le temps pendant les vacances.