Je viens de passer une semaine au ski, totalement déconnecté, mais, chaque fois que je voyais les autres skieurs se précipiter vers le bas des pistes, je ne pouvais m’empêcher de penser que nous nous auto-organisions, déjà pour ne pas nous télescoper, surtout pour répartir notre trafic entre les différentes remontées. Aucun panneau de nous disait vers où tourner, aucun feu rouge ne nous ordonnait de nous arrêter, et pourtant la station ne basculait pas dans le chaos. En pleine saison, je sais que ce n’est pas la même histoire, mais c’est encore à nous de nous auto-organiser pour ne pas aller à la neige tous en même temps.
J’ai alors pensé à la rigidité du système éducatif qui impose les mêmes vacances pour tous. Et je me suis alors souvenu d’un article de The Economist au sujet du système éducatif finlandais. Toutes les enquêtes montrent aujourd’hui que les jeunes finlandais sont les mieux instruits. Quel est le secret de la Finlande ? L’auto-organisation, la responsabilisation des professeurs chacun libre d’enseigner comme il le désire, maître de son budget, sans véritables comptes à rendre à une autorité supérieure. La plupart des concours nationaux ont d’ailleurs été supprimés. Les notations aussi, les classifications aussi. Chaque élève peut ainsi développer les compétences qui lui sont propres et non tendre vers une moyenne arbitraire. En quelque sorte ils sont libres. Du point de vue d’un professeur français, et plus encore d’un inspecteur d’académie, ils n’étudient sans doute pas.
Il faut donner le pouvoir aux professeurs, leur donner tous les moyens. En limitant les strates administratives, centralisatrices, un énorme budget peu être dégagé qui profiterait en direct aux élèves. En France, il y a trois professeurs pour un administratif. Une entreprise qui reposerait sur un tel ratio risquerait vite de déposer le bilan ; ce que n’est pas loin de faire notre système éducatif au regard des standard d’évaluation internationaux.