Époque 1 : le web nous a donné accès à toutes les connaissances.
Époque 2 : les blogs nous ont donné accès à toutes les actualités, personnelles ou publiques.
Époque 3 : les ebooks vont nous donner accès à toutes les idées et à tous les imaginaires.
Messieurs Gallimard, Grasset et Cie ne décideront plus seuls ce qui doit être publié. Comme les blogs nous ont affranchis des sources d’information officielles, les ebooks nous affranchiront des éditeurs et de leur frilosité éditoriale.
En musique, ce phénomène se développe déjà. Alors que les majors pleurent contre le piratage, que beaucoup d’artistes pleurent de ne pas être diffusés, les Artics Monkeys multiplient les MP3.
Web, blogs, ipod et ebooks, chacun à leur façon, donnent les clés de la société aux individus. Nous communiquons en direct sans passer par des institutions centralisées. En direct, nous allons nous auto-organiser et changer le monde.
Dans cette perspective, les ebooks introduiront un temps de communication plus lent, moins attaché à l’actualité. Ils nous lieront plus substantiellement, un peu comme nos relations sont plus substantielles avec nos amis qu’avec de simples connaissances.
Aujourd’hui cette nouvelle intermédiation tarde à s’imposer parce que nos écrans fatiguent nos yeux après quelques pages de lecture. Il nous faut cliquer, aller voir ailleurs, ce qui condamne les textes longs et qui, en réaction, a donné naissance aux blogs. L’encre électronique promise depuis dix ans arrivant enfin à maturité, les derniers obstacles technologiques se lèvent. Une vague de fond va secouer le monde de l’édition, et le monde tout-court, car de nouvelles idées l’électriseront.