Qui parle d’un monde idéal ? Pas moi en tout cas. Nous sommes dans une société qui évolue à grande vitesse, donc qui demain diffèrera de celle que nous connaissons aujourd’hui. Sera-t-elle meilleure ? Je n’en sais rien et personne ne peut le prédire.
Quant à la société d’aujourd’hui, je ne dis pas qu’elle est sordide. Elle atteint simplement un moment de son histoire où, pour continuer son évolution, elle devra s’organiser différemment (si elle refuse de le faire, elle cessera d’évoluer ce qui pour certains n’est peut-être pas très grave mais qui, d’un point de vue biologique, est synonyme de mort).
Vous avez le droit de penser que le réseau humain n’existera jamais. Je pense, et la nature par ses choix nous le prouve, et aussi internet depuis le début de son histoire, que les réseaux par leur topologie, leur plasticité, leur robustesse, leur réactivité... sont une merveilleuse solution pour gérer la complexité.
Les structures hiérarchiques traditionnelles sont totalement inadaptées dans ce domaine. Voilà pourquoi demain aucune hiérarchie nouvelle n’apparaîtra. Au fur et à mesure que les hiérarchies actuelles s’épuiseront (ça prendra un peu de temps), elles ne se renouvelleront pas.
Des hiérarchies à la google rank apparaîtront, mais ce sera des hiérarchies d’influence, de popularité, des hiérarchies en termes de nombre de liens, pas des hiérarchies de commandement.
Et en attendant, nous ne sautillons pas sur place comme vous semblez le croire. Il suffit de regarder tout ce qui change dans le monde en ce moment (et ne pas se focaliser sur ce qui ne change pas en France). Nous qui croyons à la puissance des réseaux nous ne cessons pas de travailler. Nous construisons le réseau, nous nous donnons de plus en plus de moyens d’interagir.
Nous sommes en train de le faire en ce moment même. D’autres, ailleurs, cherchent de cette façon des solutions concrètes et ils les mettent en application.
Bien sûr, il faut gérer l’ancienne société, elle ne s’est pas écroulée. Nous avons besoin du système existant mais comme les enfants ont besoin de leur parents. Bientôt ils n’auront plus besoin d’eux, puis ils auront des enfants à leur tour. Je ne vois pas ce qu’il y a de si dramatique à penser que le monde change et que, pour supporter ce changement, il doit se réorganiser. Je suis sûr qu’à l’époque de l’esclavage, les esclavagistes pensaient qu’il y aurait toujours des esclaves. Hé bien non !