Je viens de lire un article effrayant dans NewScientist mais qui me prouve, une fois encore, notre capacité à nous auto-organiser et à réaliser des miracles sans l’aide d’une autorité supérieure.
Je commence par l’effrayant : en Inde, et un peu partout dans le monde, 20 000 litres d’eau sont nécessaires pour produire 1 kg de café, 11 000 litres pour un hamburger, 7 000 litres pour un t-shirt en coton, 2 000 litres pour un litre de lait... À ce rythme, les agriculteurs indiens vont drainer toutes les nappes phréatiques du pays (car ils pompent deux fois plus d’eau qu’il ne s’en accumule). Le gouvernement distribue d’ailleurs déjà de l’eau avec des camions citerne pour enrayer la pénurie qui s’installe.
Mais dans le village de Rajsamadhiya, Haradvsinh Hadeja, un policier à la retraite a remodelé le système de drainage naturel pour capturer les eaux de pluie durant la mousson. Il n’a rien demandé au gouvernement et il a décidé d’agir localement avec l’aide de ses voisins. Aujourd’hui, alors que beaucoup de villages indiens ne survivent que grâce aux livraisons d’eau gouvernementales, Rajsamadhiya est verdoyant toute l’année.
Peu à peu, les villages des environs adoptent la même stratégie de drainage. Nous voyons une décision locale se généraliser au fur et à mesure que les villageois s’interconnectent. Le gouvernement n’a pas réglé le problème de l’eau, le problème a été réglé par des hommes volontaires et rien que par eux. L’assistanat (les camions citerne du gouvernement) conduisait à la sécheresse, l’auto-organisation a ramené la verdure.