Le numéro de février de Technikart vient de paraître. J’y apparais à côté de Bill Gates et de Pierre Omidyar, entre autres, présentés comme les chantres du « libéral-communisme ». Le chapeau de mon interview me présente, moi aussi, comme un néocapitaliste. « Le problème, c’est qu’il en fait partie [sous entendu du gotha des néocapitalistes] »
Franchement, j’aimerais avoir un compte en banque de néocapitaliste et consacrer ma fortune au bien de l’humanité. Malheureusement, je n’ai jamais su faire fortune, je n’ai même pas su investir au bon moment, pourtant je disposais de tous les tuyaux pour le faire. J’ai certes profité de la vague internet mais simplement comme auteur de livres de vulgarisation. Je n’ai pas trop mal gagné ma vie, mais pas au point de m’assurer la moindre rente (en plus j’ai les poches trouées).
Le rédacteur en chef de Technikart, termine son édito par : « Bill Gates et ses clones avouent nous préparer un monde où le savoir sera partagé, la maladie vaincue et la prospérité pour tous assurée. On n’y croit pas un seul instant [...]. »
Moi, j’ai envie d’y croire et j’ai envie de demander à ce rédacteur-en-chef à quoi il croit, lui ? OK, la vision des néocapitalistes est presque trop angélique pour être crédible, même un peu trop naïve, mais je me méfie de la naïveté d’hommes qui ont su amasser des milliards de dollars. Quand je les entends, je me moque du détail de leurs propos, je ne perçois qu’une chose, leur foi.
Que les choses soient claires : je suis athée, même un athée extrémiste, je ne veux même pas entendre parler d’agnosticisme. Néanmoins, je sais que nous sommes obligés de croire à quelque chose pour vivre heureux (je me suis ainsi longtemps accroché à la croyance que Dieu n’existait pas). Aujourd’hui je préfère croire en nous, en notre capacité à nous auto-organiser spontanément et à changer le monde par nous-mêmes, sans l’aide de l’État ou de toute autre structure à la Big Brother.
Je ne vais pas cracher dans le plat. L’interview ne trahit pas mes propos. Je publierai bientôt la version intégrale. Par ses questions, Olivier Malnuit m’a fait avancer dans ma réflexion. Et puis, il commence par dire que j’ai écrit un livre hallucinant. C’est flatteur. J’espère que je hallucinerai beaucoup de gens. Et devenir riche, riche, riche... enfin !